mardi 9 août 2011

Album Culte d'Août


Paul Simon - Graceland (1986)


En 1986 a eu lieu la rencontre étonnante entre le folk rock new-yorkais de Paul Simon (Simon&Garfunkel) et le mbaqanga musique venue d'Afrique du Sud.A 45 ans, l'auteur des "Sounds of silence" réussit ici une passionnante fusion entre son songwriting pop/folk américain et ces sonorités venues d'un pays alors encore aux prises avec l'apartheid. Ce que l'on appellera plus tard "world music" est encore un concept quasi inconnu, et la manière dont Simon insinue sa plume dans ses mélodies façonnées avec de nombreux instruments africains est une réussite totale. Percussions, accordéons, choeurs zoulous...rien n'est gadget ici, et Graceland possède sa propre identité, celle d'une fusion sincère et généreuse.
Ajouté à ce cocktail détonnant et rafraichissant, une production parfaite et encore d'actualité aujourd'hui, et surtout la qualité d'écriture de Simon, qui délivre ici quelques lignes de haute volée comme sur le titre "Graceland":
"She said losing love is like a window in your heart"...l'image est belle, l'innocence qui s'en dégage l'est tout autant!
Au rang des nombreuses réussites de cet album sans faute, on trouve "Gumboots" et son riff de guitare africaine en intro qui donne irrémédiablement envie de danser, ou encore "Diamonds on the soles of his shoes" qui par ses choeurs zoulous nous fait littéralement voyager, le tout porté par la voix douce et reconnaissable entre toutes de Paul Simon, qui ne l'oublions pas est un grand chanteur, au même titre que son ex-comparse Art Garfunkel.
Sur ce disque, Paul Simon joue les passeurs de génie et nous fait découvrir ainsi une musique passionnante et un continent plein de surprises...Au rang des plus naturels descendants, on trouve les américains de Vampire Weekend dont le chanteur Ezra Koenig (qui chante sur Warm heart of Africa de The Very Best) possède une voix très ressemblante à celle de Simon, et qui ne cesse de mélanger à ses morceaux pop des influences et rythmes africains et tropicaux comme sur l'inusable " Cape Cod Kwassa Kwassa".

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