mercredi 28 mars 2012

M83 + Porcelain raft @ grand mix // 16/03/2012

Voilà, c'était y'a presque deux semaines, je risque d'oublier pas mal de trucs mais en gros, c'était Bien.

Le concert de ce soir est complet, et ça fait plaisir de voir Anthony Gonzales enfin pleinement reconnu dans ses terres d'origine (façon de parler, il vient d'Antibes, on est à Tourcoing...). La salle sera donc bien remplie ce soir, avec un public assez varié, jeunes hipsters/geek, trentenaires, quarantenaires, cinquantenaires, et même quelques familles au grand complet !

Porcelain Raft s'est révélé une excellente introduction au concert de ce soir. L'italien a sorti son premier album, Strange Weekend cette année et il le présente tout seul sur scène, pour un résultat encore plus convaincant qu'en studio ! Des boites à rythmes, samples, claviers, pédales, une guitare, un tambourin et le tour est joué... Le gros plus étant la voix de Mauro Remiddi, qui me gênait parfois sur l'album mais n'est que plus belle, touchante et forte en live. On se laisse donc vite convaincre, on commence à dodeliner de la tête, le silence se fait sur certains moments plus intimes, Mauro devient de plus en plus à l'aise.... 30 minutes et c'est fini.



Et puis voilà que s'amène le monstre de la pochette d'Hurry up, we are dreaming, dernier album de M83, et c'est parti pour la messe comme disent les Inrocks. La setlist est très bien construite, en faisant une part belle au mastonde Hurry up, we are dreaming, double album ambitieux, et au quasi parfait Saturdays = youth. M83 alterne ainsi entre tubes up-beat avec refrains à reprendre en coeur (Reunion, Midnight city...), recueillement (magnifique Wait), passages franchement électros, puis franchement shoegaze, On danse, on rêve, on est ailleurs. Certains morceaux apparaissent dans des versions remixés, pas toujours pour le meilleur mais on salue l'effort. Les quatre membres du groupes ont l'air heureux d'être là et assurent le show, le son est parfait, la batterie martiale, le chant de Morgan Kibby et Anthony, qui parait au cours du concert profondément humble et Gentil, nous emporte loin. Le lightshow ajoute encore à la qualité du concert. Le plaisir est décuplé dans les moments les plus sauvages et bruitistes, quand le groupe explose et se déchaine, comme sur Couleurs...


Globalement, c'était parfait. Et j'aurai du écrire la chronique le lendemain du concert pour mieux retranscrire l'euphorie qu'il avait provoqué.

Album Culte de Mars

The Jesus & Mary Chain - Psychocandy (1985)





Aujourd’hui je vais vous parler d’un groupe écossais majeur des 80’s : les Jesus and Mary Chain, et plus particulièrement de leur premier album séminal « Psychocandy » paru en 1984.

Alors les JAMC c’est avant tout une histoire de frères (et je ne parle pas des deux frères aux gros sourcils…) celle des frères Jim et William Reid. Si Jim est le chanteur principal, William tient lui la guitare. Le line-up comprend également Douglas Hart à la basse et….Bobby Gillespie à la batterie ! (futur frontman de Primal Scream). Le groupe se fait remarquer auprès d’un autre écossais, Alan McGee qui les signe alors sur le (pas encore) mythique label Creation.Paraît alors un premier single « Upside Down » qui déclenche une vague de louanges, particulièrement de la part du N.M.E qui en fait l’un de ses chouchous.




Le groupe signa ensuite sur une filiale de WEA Records, « Blanco y Negro » début 1985 et enregistra son premier chef d’œuvre « Psychocandy ».

Psychocandy donc, et bien c’est véritablement la pierre angulaire des mouvements « noisy », « pop anorak » et « shoegaze » de la fin des années 80 et des années 90. Genre pas tellement novateur car c’est plus en fait un recyclage futé et une véritable alchimie de plusieurs influences : pop tout d’abord, essentiellement 60’s avec les productions de Phil Spector (mur de son, orchestrations…) mais aussi les Beach Boys et le Velvet Underground, ensuite c’est l’utilisation du feedback qui est réinventée, et là on pense notamment au Velvet (encore !! écoutez Sister Ray…par exemple). Ajoutez à cela un peu de punk et de post-punk (Joy Divison par exemple) et vous avez tout ce qui fait le charme des JAMC : des mélodies en or derrière des couches de larsen et de distorsion, le tout magnifiquement servi par la voix en or de Jim Reid.




L’album démarre par un morceau d’anthologie « Just like Honey », entendu entre autres dans le « Lost in translation » de Sofia Coppola, porté par une basse et une batterie minimaliste qui impose la patte JAMC d’entrée.

On trouve également une autre « ballade » remarquable : « Some candy talking » qui est tout bonnement l’une des meilleures chansons des années 80. A côté de ça, des vraies chansons rock, crades toujours, bruitistes et donc « noisy » souvent, excellentes surtout.




Si vous aimez la pop vous trouverez néanmoins derrière tous ces barbelés de sons acérés et gorgés de fuzz, de véritables chansons bien écrites, et qui tiendraient la route en mode dépouillé. Et c’est cet équilibre si instable entre pop douce et rock crade qui fait tout l’intérêt de ce disque et plus généralement de ce groupe à la discographie toujours intéressante et qui s’est avéré tout aussi séminal pour bons nombres de jeunes groupes des années 2000.

Si vous aimez ce disque penchez-vous sur des groupes tels que My Bloody Valentine, Ride, Mogwai et même Sonic Youth (pour le côté bruitiste)….et tout un tas de groupes qui doivent beaucoup aux frères Reid !

Peut être le meilleur groupe du label Creation (et la concurrence est rude !)




Si vous souhaitez vous pencher sur le label Creation Records, il y a un film docu sorti l'an dernier, qui est pas mal foutu....


La Petite Chronique de Mars 2012 - The 5.6.7.8's, Sweeney Todd et The Deserteurs

Hello everyone ! Le Printemps est arrivé et c'est... encore supportable. Exhibons belles vestes et chemises tant qu'il est encore temps.

Aujourd'hui sera une chronique particulièrement musicale. Si vous avez l'habitude de lire ces billets, vous savez que j'aime parfois déroger aux règles. Après tout, je n'ai pas la prétention d'être une chroniqueuse modèle, n'est-ce pas ?
Aujourd'hui, mon but avoué est de vous faire chanter en cœur, danser, sauter dans tous les sens et... Bref.

Commençons donc par un album coup de cœur, que je réécoute régulièrement et qui me fait immanquablement sourire à chaque fois que je l'écoute. Teenage Mojo Workout, paru en 2002, de The 5.6.7.8's, fait partie de ces disques qui mettent de bonne humeur dès les premières secondes et qui ne vous lâchent plus. Le groupe, composé de trois Japonaises délurées, se présente comme un groupe garage, mais mélange aussi des influences rockabilly, R'n'B, surf et même jazz.
Bien sûr, on pourra être déstabilisé par la diction approximative de la chanteuse – tous les titres sont en anglais. Une fois ce petit « désagrément » – qui fait aussi le charme de ce groupe, pour moi – passé, on ne peut que se laisser séduire par la musique joyeuse, vintage et délicieusement folle délivrée par les trois dames originaires de Tokyo. Des furieux I'm Blue et Teenage Mojo Workout en passant par une réjouissante reprise de The Raindrops (Hanky Panky) jusqu'à une ballade aussi inattendue que In The Subway, le groupe s'amuse avec un enthousiasme communicatif. Les rugissements de Yoshiko Fujiyama rivalisent avec ceux de Joan Jett, mais la demoiselle sait aussi se faire calme et mélodieuse sur un titre plus féminin comme la joliment nocturne I Got A Man, qui donne envie de se pavaner en robe des sixties.
Quentin Tarantino et Jack White ne s'y sont pas trompés, étant chacun des fans déclarés du groupe. Le premier a fait apparaître The 5.6.7.8's dans le premier volet de Kill Bill, le second l'a invité pour un concert dans le Saint des saints Third Man Records et leur a fait enregistrer un single. (Et en parlant de White, le mois prochain sera consacré à son nouvel album, vous n'y couperez pas.)
En résumé : si vous avez envie de danser, de vous marrer, de sauter dans tous les sens, cet album est pour vous. The 5.6.7.8's sont aussi idéales pour animer une soirée – expérience vécue.


Je sens que vous allez vouloir un film, maintenant. Et comme cette chronique est merveilleusement musicale aujourd'hui, je vous recommande Sweeney Todd de Tim Burton. Je défie quiconque de n'être pas sorti du cinéma ou de sa soirée dvd en chantant à plein poumons le tubesque « I feeeel youuu Johaaannaaaaa... ». Bon. Je ne vais pas m'étendre une fois de plus sur le talent de réalisateur de Burton, qui est incontestable. La comédie musicale de Stephen Sondheim est à la fois macabre, violente, tragique et curieusement sautillante. La lugubre introduction à l'orgue donne tout de suite la couleur. Pourtant, à côté de morceaux plus lyriques comme My Friends, Johanna ou Not While I'm Around, on trouve de petites merveilles burlesques comme The Contest (chanté par un étonnant Borat) ou Pretty Women. J'ai une petite préférence pour la seconde version de Johanna, qui résume assez bien tous les aspects musicaux du film :

(Et oui, la voix de Johnny Depp est magnifique, et le film est visuellement parfait, le jeu des acteurs impeccable. Du bon Burton, donc.)

Pour finir, je voudrais revenir sur un groupe à qui j'accorde une place particulière. Je leur avais consacré une partie de ma première chronique, il est temps de récidiver.
Depuis cette chronique, The Deserteurs ont connu des changements : l'arrivée de l'adorable Louisa Bénâtre aux claviers n'est pas des moindres. La jeune fille, qui officie aussi avec son frère dans le groupe pop/folk Alone With Everybody (dont je risque fort de vous reparler), apporte un supplément d'orgues au groupe, auquel elle a parfaitement su s'adapter. Depuis quelques mois, le duo est donc devenu un trio et semble évoluer vers un rock psychédélique sûr, intense et mélodique.
Un titre comme Visions Of Confusion flirte même avec les frontières de la pop : la mélodie est accrocheuse et imparable. Redoutablement efficace.
La dernière vidéo où ils apparaissent, un recueil d'extraits de leur dernier concert (le 22 Mars), montre une évidente évolution, et un final dantesque.
S'ils pouvaient évoquer à leurs débuts un mélange de White Stripes et Black Ryder, The Deserteurs semblent de plus en plus progresser vers un style qui leur est propre, à coup d'influences warholiennes et de rythmiques hypnotisantes. Et s'avancer, petit à petit, sur le chemin des grands.


That's all, folks!!! See you soon, ladies and gentlemen.


jeudi 22 mars 2012

Album du Mois de Mars


The Shins - Port Of Morrow (2012)



Après 5 ans, l'américain James Mercer a décidé de réactiver le groupe qui l'a fait connaître: The Shins. Après l'agréable mais plutôt anecdotique parenthèse Broke Bells en 2010, en compagnie de Danger Mouse, l'auteur de "New Slang" publie le 4 ème album des Shins. Autant dire qu'il est attendu au tournant...
A noter que part rapport au dernier album "Wincing the night away", le line-up des Shins a été quasi intégralement changé....les Shins c'est vraiment un "one man band", où Mercer écrit, compose et produit le tout le tout d'une main de fer dans un gant de velours.
Certains fans de la première heure (le premier album des Shins "Oh Inverted World" date de 2001) considèrent à assez juste titre que ce nouvel album n'est pas vraiment un album des Shins....
Bref, l'album parlons-en....
Etant très fan des Shins (et notamment du bijou "Chutes too narrow" sorti en 2004, pour moi l'un des meilleurs albums des 2000's) inutile de dire que j'attendais cet album avec beaucoup d'impatience.... N'étant pas totalement conquis par le single "Simple Song" paru avant l'album, je craignais une certaine déception....


Et je dois dire qu'au final je suis un peu déçu....C'est un bon album, certes mais j'en attendais d'avantage....
Des chansons bien écrites comme toujours mais moins fines, et originales que d'habitude et surtout une production un peu trop clinquante à mon goût.
De là à dire qu'ils sont devenus "mainstream" peut être...mais c'était peut d'être déjà le cas avant cet album?
En tout cas on trouve quand même de chouettes morceaux sur cet album, je pense à "September" ou encore "The Rifle Spiral" qui ouvre le disque et confirme que les titres ouvrant les albums des Shins sont toujours bons!
Parlons un petit peu des paroles, Mercer a fait l'effort d'écrire des textes plus accessibles et moins cryptiques que d'habitude, voilà qui va plaire à certains et déplaire à d'autres, c'est certain...



"It's only life" en est un des exemples les plus frappants: bonne pop song, mais peu originale et au texte banal....Ce sera le prochain single issu de l'album.
J'aime néanmoins beaucoup cet album car c'est toujours un plaisir pour moi d'écouter la voix de James Mercer, cristalline et capable de variations assez exceptionnelles...Qu'on se le dise Mercer est un chanteur peut être techniquement sous-estimé...
Je fonds littéralement à l'écoute de "For a Fool" qui est vraiment très agréable à l'oreille, mais qui là encore manque un peu d'originalité.



L'album se clôt sur le titre qui porte le nom de l'album "Port Of Morrow", un titre qui sonne ma foi très "Broken Bells", en tout cas un bon titre, peut être le plus recherché de l'album.

Pour résumer, cet album est un bon album pop des Shins, peut être leur moins bon mais vu le niveau des trois autres ça reste pas mal quand même!



A noter si vous aimez les Shins et/ou si vous voulez en savoir plus sur ce groupe, que l'excellente émission radio de France Inter "Pop Etc" a consacré une émission que vous pouvez écouter/podcaster ici:
L'album chroniqué ici est "Oh Inverted World", premier album des Shins.

Moi je vous dis à bientôt! et écoutez les autres albums des Shins on y trouve des pépites!


samedi 10 mars 2012

Cloud nothings / Pop. 1280 / Ceremony




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Du "rock" et des guitares, voilà un peu le point commun entre les 3 albums abordés ici. Le premier, Attack on memory de Cloud nothings est une magnifique surprise. J'avais déjà été séduite par les précédentes sorties du groupe (un album et une compilation) où Dylan Baldi, alors seul maître à bord, prouvait un certain talent pour trousser des petites bombes pop/punk/indé, ces petites mélodies fatales de branleurs à la Wavves (2nde période). Surprise donc en découvrant l'album qui s'ouvre sur No future/No past, une montée en puissance hypnotique, une atmosphère pesante, qui se termine par un Dylan hurlant ce mantra No future aaaand no past. On pense à Fugazi, Nirvana, aux années 90, que la tête pensante du groupe, âgé d'une vingtaine d'année a donc à peine connu. Et la baffe continue avec Wasted Days, 9 minutes d'énergie folle, petit défouloir, entrecoupé par une longue partie instrumentale et qui se termine encore une fois par un Dylan hurlant ("I though I wouuuuuld be moooore than this"). Cloud nothings est devenu un groupe, un vrai, et le choix de Steve albini comme producteur n'est surement pas anodin. Les six autres titres qui composent cet album, ne sont pas aussi surprenants et réjouissants que ce duo de tête mais néanmoins, rien n'est à jeter, l'énergie et les mélodies sont toujours bien présentes, entre pop-punk, lo-fi, indie rock voir emo. Dylan Baldi n'est pas un grand chanteur et sa voix rauque, cassée parfois, authentique en tout cas, rajoute au charme d'un album, pas révolutionnaire mais assez atypique en 2012 et parfaitement réalisé.


The horror de Pop. 1280 est un album beaucoup (beaucoup) moins adolescent que le précédent, et surtout ... beaucoup plus angoissant. Sorti chez l'excellent label Sacred bones records, le premier LP de ces new yorkais, après l'EP The Grid, pose ses bases dès le premier titre. Les types ne sont pas là pour se marrer, l'atmosphère est tendue, violente, noire, glaciale. La batterie est martiale, la basse métallique, la guitare déraille, la voix est menacante, on pense pas mal à Birthday party ou Cop shoot cop. C'est en tout cas bien sale, et ça continue comme ça sur 10 titres. Malaise. Et un album capable de nous faire cauchemarder comme ça pendant 30 minutes.. c'est sacrément jouissif ! Si l'atmosphère reste toujours aussi pesante, les titres sont eux très variés, et finalement assez mélodiques, voir tubesques. Un album que je n'écouterai pas en boucle tous les jours, pour cause de santé mentale précaire, mais qui n'en reste pas moins très recommandable. Et une nouvelle raison de chérir sans fin le label Sacred Bones records.


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Ce groupe s'est retrouvé entre mes deux oreilles uniquement grâce à la pochette de leur précédent LP, Rohner Park, un type qui fait du skate devant une maison blanche typiquement US. Musicalement, c'était en gros du punk/hardcore, des paroles hurlées et pas mal de décibels, pas le genre que j'écoute tous les jours, mais . J'avais aimé. Si on en juge la pochette, beaucoup plus sombre, ce nouvel opus, Zoo, leur 4ème, devrait être beaucoup moins fun. Et pas du tout, le groupe s'est assagi, quasiment plus de hurlements mais un chant clair, et une grosse influence garage rock, voir post punk. Plus mélodique, plus varié, Zoo reste un album punk rock, parfaitement produit et qui donne toujours envie de prendre une guitare ou de sauter partout, et qui peut plaire autant aux indie kids biberonnés aux Strokes ou autres Hives qu'aux amateurs de la scène alternative/punk.