mercredi 28 septembre 2011

Live : Brian Wilson @ Casino de Paris 20/09/11



C’est devant une salle hélas seulement remplie au trois-quart que Brian Wilson, l’âme des Beach Boys, démarre son concert parisien au Casino de Paris, dans le cadre de sa tournée “Brian Wilson Reimagines Gershwin” basée sur son dernier album, hommage au compositeur américain. Le set se compose de deux parties, la première constituée par la réinterprétation complète du dernier album hommage à Gershwin, la deuxième par un best of des tubes des Beach Boys.
Le concert démarre par un Rhapsody in blue uniquement vocal de toute beauté, le groupe de Brian constitué encore principalement des ex-Wondermints fait merveille et harmonise de la plus belle des manières. Les morceaux s’enchaînent parfaitement et la voix désormais grave de Brian semble très bien convenir à ces morceaux, plus qu’aux titres qui l’ont fait connaître d’ailleurs je trouve. Le set s’achève sur une nouvelle reprise du Rhapsody in blue et mais fin à ce bel hommage, véritable leçon de musique délivrée par le maestro Wilson et son formidable orchestre.

Une courte pause et le set Beach Boys démarre en trombe par ce qui devrait être l’hymne de la Californie: “California Girls”, le titre des Beach Boys préféré par Brian.
1ère constatation: le son est énorme et riche, chaque instrument se distingue et les harmonies vocales sont justes somptueuses, bref un régal pour les oreilles. Après un titre plus enlevé, “Dance Dance Dance” vient la doublette somptueuse “Surfer Girl/In My Room” extraite du 3 ème album des garçons de la plage. Et comme il y a 4 ans lors du dernier passage parisien de Brian Wilson au Grand Rex, l’émotion m’envahit et les larmes montent, larmes de joie bien évidemment, car ce sont deux de mes morceaux préférés de tous les temps. Les mots me manquent pour décrire toute la beauté, et la pureté adolescente qui se dégagent de ces deux vignettes pop gorgées de mélancolie.
Suit un titre surf “Catch a wave” qui semble redonner un peu d’allant à la salle.
S’ensuit un titre plutôt rare, “Girl don’t tell me” dont la guitare carillonnante rappelle étrangement (mais en bien) le “Ticket to ride” des Beatles.
Puis résonnent les premières mesures de “Don’t worry baby”, titre écrit en 1964 pour les Ronettes, mais que Phil Spector avait refusé. Comme chez Spector, on retrouve un véritable wall of sound ainsi que tout le savoir faire Beach Boys: arrangements soignés, harmonies vocales omniprésentes le tout condensés en trois minutes de pop maligne.
Quant à Brian il fait un peu de peine à voir...assis face à un synthé dont il ne tire que rarement quelques notes, il est obligé de lire les paroles sur un prompteur et ne chante que finalement rarement. Il faut dire qu’il ne possède plus la superbe voix, dont un magnifique falsetto, de sa jeunesse, l’âge mais aussi l’abus de drogues étant passé par.
Il ressemble de nos jours à un colosse aux bras désarticulés et au regard perdu.
Peu importe, ce type a révolutionné la pop musique de ces 50 dernières années, et est assurément l’un des plus grands compositeurs de tous les temps, de la trempe d’un Bach ou d’un Gershwin justement.
Et puis c’est un survivant qui a combattu tous ses démons vaillament et qui a donc parfaitement le droit de défendre son oeuvre du mieux qu’il le peut.
De plus il ne faut pas croire, mais bien que sourd d’une oreille, c’est lui qui dirige son groupe, et ceci d’une main de maître. Quant à son regard, certes vide par moment, il inspire du respect et de la compassion tant il mélange de la joie et une tristesse infinie, ce qui nous rappelle également son frère Dennis, autre musicien très doué mais hyper sensible et en proie aux mêmes démons...
Revenons en au concert et au climax du soir: “Add some music to your day” titre moins connu des Beach Boys mais dont l‘immédiateté et la pureté viennent frapper mes oreilles et mon coeur avec vigueur. Un titre qui doit donner à tous et à toutes l’envie “d’ajouter de la musique à sa journée”...Après un titre issu des 70’s, “sail on sailor”, c’est à Pet Sounds, le chef d’oeuvre des Beach Boys que s’attaquent Brian et son groupe, tout d’abord par l’ instrumental luxuriant “Pet Sounds”, puis par les inusables “Sloop John B” et “Wouldn’t it be nice”, hymnes à la jeunesse éternelle.
Vient ensuite ce que beaucoup considèrent comme la plus belle chanson de tous les temps: “God only knows”. L’émotion est encore au rendez vous, exacerbée par l’impression de fragilité qui se dégage de la voix de Wilson, au bord de la rupture...
C’est ensuite au chef d’oeuvre avorté “Smile” qu’il est rendu hommage, avec “Heroes and villains” et un somptueux “Good Vibrations”, véritable symphonie de poche.
A noter que Smile va être réédité fin octobre et ceci dans sa version d’origine...un évènement que les fans attendent depuis des lustres.
Le concert s’achève ainsi mais bien attendu tout le monde s’attend à un rappel...
Et quel rappel! Un rappel faisant la part belle aux titres les plus enlevés des Beach Boys, bref un rappel rock’n’roll!
Pour l’occasion, Brian quitte son siège pour se tenir debout et un roadie lui apporte sa basse, instrument de prédilection à l’époque et dont Brian ne va tirer que quelques notes...inaudibles....peu importe, le symbolisme de cette image est énorme. Brian, n’oubliant jamais de citer ses influences en interview, nous avons droit ce soir à un petit hommage à l’un des pionniers du rock’n’roll, j’ai nommé Chuck Berry, par le biais d’un “Johnny B Goode” délivré avec bonheur par le groupe.
C’est ensuite plusieurs des tubes surf des Beach Boys qui nous sont interprétés, avec le renfort d’un saxophone: “Barbara Ann”, “Surfin USA,” ou encore “Fun, Fun, Fun”.La salle est debout et tape dans les mains...ah nostalgie quand tu nous tient!
A la fin du magistral “Fun, Fun, Fun” Brian remercie l’audience et nous dit au revoir avant d'enchaîner avec son classique de fin de concert, l’hyper émouvante “Love & Mercy”.
La délicatesse et la pureté de cette composition me fait encore une fois mouiller les yeux...
C’est ainsi que s’achève le concert de Brian Wilson, moment encore une fois exceptionnel, avec pas moins de 40 titres interprétés, de l’émotion et de la beauté à revendre, bref un souvenir mémorable et encore une fois l’un des meilleurs concerts auxquels il m’a été donné la chance d’assister.
Quand on sait qu’il s’agit peut être du dernier passage de Brian Wilson en France...(il est âgé de 69 ans....)
Alors un seul mot pour clore ce moment: “Thank you Brian”!




SETLIST:

1ère partie: Gershwin

1)Rhapsody in blue
2)The like in love with you
3)Summertime
4)I loves you Porgy
5)I Got Plenty O' Nuttin'
6)It Ain't Necessarily So
7)'S Wonderful
8)They Can't Take That Away from Me
9)Love Is Here To Stay
10)I've Got a Crush on You
11)I Got Rhythm
12)Someone to Watch Over Me
13)Nothing But Love
14)Rhapsody in Blue (Reprise)

2ème partie: Beach Boys

1)California Girls
2)Dance dance dance
3)Surfer girl
4)In my room
5)Catch a wave
6)When I grow up (to be a man)
7)Girl don’t tell me
8)Don’t worry baby
9)Do you wanna dance
10)Do it again
11)Darlin’
12)I get around
13)Add some music to your day
14)Sail on sailor
15)Pet sounds
16)Sloop John B
17)Wouldn’t it be nice
18)God only knows
19)Heroes and villains
20)Good vibrations

Rappel
21)Johnny B Goode
22)Help me Rhonda
23)Barbara Ann
24)Surfin’ USA
25)Fun, fun, fun
26)Love & Mercy

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