Spiritualized - Sweet heart, sweet light

Le mois d'avril fut très calme sur le blog, et ça s'explique plus pour ma part par une flemme/manque de temps que par l'absence de disques/films/livres intéressants. Adeline a déjà parlé de son "héros" Jack White, je me concentrerai sur un des miens, Jason Pierce.

 

Parce que, oui, il vient encore de sortir un album parfait sous l'alias Spiritualized, et ça mérite un article et un grand Merci. Merci de continuer à écrire de grands albums pop drogués, totalement anachroniques et donc intemporels. Sweet heart, sweet light, donc, 7ème album d'un groupe qui a mon âge.

Les choses sérieuses commencent après une intro avec l'excellent single Hey Jane, beau trip de 9 minutes, dans un esprit très proche du velvet underground, une belle petite mélodie pour commencer, douce et apaisante, en apparence, puis tout s’accélère, on pousse le volume, les guitares s'énervent. Et on recommence jusqu'au final qui donne son nom à l'album. En bonus, le clip est absolument fantastique. Si les choeurs sont toujours bien présents, Jason délaisse un peu sa passion du gospel qui avait tendance à déplaire sur ces albums précédents, pour quelque chose de beaucoup plus aérien. Comme il l'explique à longueurs d'interview, il a cette fois voulu composer un album simple, pop, accessible un condensé de ce qu'il aime dans la musique "populaire". Et l'objectif est pleinement atteint, ces 10 chansons évoluent entre pop lumineuse et space rock vicieux, rien de nouveau, mais on est assez proche de la perfection tant recherchée, avec toujours ce contraste entre une musique plutôt solaire et des paroles souvent déprimantes. L'album a une fois encore été enfantée dans la douleur, le processus de création semblant toujours difficile pour jason, mais le résultat, loin d'être plombant, provoque plutôt un sentiment de joie et d'espoir, si on ne prête en tout cas pas trop attention aux paroles. Les thèmes abordées sont assez classiques, l'amour, la mort, la religion... notamment dans la splendide Life is a problem : "and I won't get to heaven, I won't be coming home, I will not see my mother again.....cause I'm lost and I'm gone and this life is too long and my willpower's never too strong " Pierce a semble-t-il réduit sa consommation de narcotiques, après avoir frôlé la mort suite à une pneumonie, et subit divers traitements suites à un problème au foie (ce qui donna naissance à la pochette de l'album). De quoi en tout cas apporter un certain regard sur la vie.

Spiritualized se rapproche avec cet album de leur indépassable chef d’œuvre, Ladies and gentlemen, we are floating in space. Sweet heart, sweet light est un album classique, où Spiritualized fait du spiritualized, avec sa fibre pop quelque peu grandiloquente, sa pléthore d'instruments, ses choeurs à foison, ses paroles très frontales, ses thèmes habituels...mais le fait trèstrès bien. On en redemande !